Des matchs d’improvisation à Mulhouse

Donnez-leur un mot, ils le transforment en une petite histoire. Pas de texte, aucune préparation, mais uniquement de l’improvisation au gré de leurs imaginations. Un art théâtral captivant, loin d’être aussi simple qu’il ne laisse paraître. Alors direction Mulhouse, pour vivre de l’intérieur un spectacle d’impro’, comme si vous y étiez.

20h : Ouverture de rideau. L’ambiance, déjà bien chaude dans la salle, grimpe encore d’un cran. Le speaker s’occupe de faire monter la température. Imaginez une scène voilée de fumée artificielle, lumière rouge braquée au centre, sur fond de musique rock. À partir de là, aucun doute, le théâtre d’improvisation possède son propre style, ses règles à lui, bien loin des codes classiques et parfois strictes du théâtre. « On est le scénariste, le metteur en scène, le dialoguiste, le comédien, tout en même temps ! », lance Christophe Thil, co-créateur du Tadam.

Le groupe mulhousien accueille des comédiens de tout horizon comme les québécois du Punch Club. Parce que oui, généralement, l’improvisation se construit autour d’un match. « Ces mimiques, ces personnages qu’ils créent en quelques secondes à peine, c’est fabuleux », confie avec sourire un spectateur. Le principe est simple. Deux équipes se font face, avec des comédiens qui s’affrontent sur scène, en construisant une histoire. Pour les départager ? Le public vote tout simplement pour son groupe préféré à la fin de chaque duel.

Les petites scénettes s’enchaînent, avec du rythme. Parfois en duo, en groupe, d’une à cinq minutes, les formats diffèrent mais l’objectif reste le même. Fabriquer, à partir de rien, des sketchs. Pour démarrer, un seul mot, faisant office de thème général. Et puis les comédiens sont livrés face aux spectateurs sans connaître le dénouement, ni le déroulement, du spectacle qu’ils vont proposer. Pas d’autres choix alors que s’adapter, rebondir sur une phrase, un geste de ses partenaires, dérouler un fil conducteur. « Se dire qu’on va aller sur scène pour peut-être y jouer un petit chien, on n’est pas forcément à l’aise au départ, et puis il y a un déclic dans le cerveau, on redevient un petit enfant », ajoute Christophe Thil.

Le théâtre d’improvisation, un véritable moyen de se libérer, de gagner en aisance face aux autres. « Timide devant les gens, timide pour parler, ça m’a réellement permis d’être beaucoup plus à l’aise en société ». À le voir sur scène, impossible de deviner son ancien trait de caractère. C’est le résultat de nombreux entraînements. Parce que même si cette branche théâtrale ne demande aucun texte le jour J, elle requiert une grande préparation en amont pour progresser, s’améliorer en vivacité d’esprit. Si vous souhaitez justement découvrir et tester la discipline, le groupe Tadam propose des séances à la fois pour les particuliers, mais également pour les entreprises et les collectivités.